La guerre à la « mal-bouffe » est déclarée. Les consommateurs se ruent sur une offre de plus en plus grande de produits supposés de qualité : viandes dont on assure la traçabilité pour éviter tout risque de contagion à la maladie de la vache folle ou à la grippe aviaire, produits du commerce équitable, ou encore produits estampillés « Bio ».
Mais loin de se contenter de consommer ces produits respectueux de l’environnement, de l’homme ou des traditions, certains s’évertuent à continuer leur combat face au sort des autres aliments, les « non labellisés » : ceux que vous et moi achetons naturellement car moins coûteux. Leur dernière bataille concerne les rayonnements gammas. Mais que viennent faire ces rayonnements dans nos assiettes me demanderez vous ?
On utilise ces rayonnements pour la stérilisation de divers objets comme en médecine pour les bistouris ou tout autre objet chirurgicaux. Ils sont également utilisés au cours de la fabrication de matériaux électroniques ou de matières plastiques. N’ayez pas peur, les rayonnements gammas ne rendent pas les matériaux bombardés radioactifs, et ce n’est qu’en bande dessinée que ces rayons ont transformé le docteur Banner en incroyable Hulk. L’intérêt de ces bombardements est qu’il détruit des germes, bactéries et autres levures. En bref, ils font place nette, et les risques de moisissures sont réduits à néant.
Les rayons gammas sont couramment obtenus à partir d’un isotope du cobalt, le Cobalt 60. L’exposition aux rayonnements issus du cobalt provoque des ruptures de liaisons chimiques détruisant les moisissures et les bactéries. Cette émission gamma n’est pas seulement utilisée pour la stérilisation des matériaux. En effet, elle l’est également dans l’imagerie médicale, dans les radiothérapies contre le cancer et les tumeurs. Enfin elle fait partie d’un projet de stérilisation des mouches Tsé-tsé en Afrique, projet soutenu en 2002 par Mohamed ElBaradei, directeur de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique)
Cependant, des associations de consommateurs dénoncent des études divergentes sur les conséquences de ces rayons GAMMAS, et souhaiteraient que l’on applique le fameux principe de précaution. En effet, si les rayonnements gammas détruisent des germes et des bactéries, comment être sûr qu’il n’agissent pas également sur les produits alimentaires, dégradant les vitamines, les protéines ou l’ADN de ces aliments.
C’est ainsi que le collectif « sortir du nucléaire » a organisé samedi 5 mars 2005 une manifestation devant les 6 centres français d’irradiation. Leurs principales craintes :
-Des risques de carences alimentaires dues à des fruits et légumes frais de plus en plus aseptisés. (Perte de vitamines, perte de nutriments et risques de cancer et de malformation…)
-Une méthode qui n’encourage pas les conditions d’hygiène en début de chaîne de distribution puisque ces aliments seront de toute façon « irradiés ».
Cette technique de conditionnement reste quoi qu’il en soit peu répandue, et tous les aliments traités doivent, en France, porté la mention : « traités par ionisation ». On estime en Europe que 2,7% des aliments sont concernés (épices, légumes, fruits secs, cuisses de grenouilles, volailles, jaune d’oeuf…etc.)