Les termites, tout le monde les connaît, mais personne ne les aime. Et pour cause, ces insectes xylophages se repaissent goulument du bois de nos maisons : charpente, poutres, menuiseries en bois, portes, bardage, etc. Ils sont une plaie pour les propriétaires de logement. Dès leur présence détectée, il n’y a pas de temps à perdre pour vite mettre un terme à leur colonisation et s’en débarrasser, sous peine d’importants dégâts.
Et pourtant, les termites, comme tout insecte ou animal, ont leur rôle à jouer dans la nature. Et si nous vous disions que les termites participent au cycle global du carbone, y croiriez-vous ?
C’est ce que démontre une étude coordonnée par l’Université de Miami, menée par une équipe internationale de plus de 100 scientifiques et déployée sur 133 sites à travers six continents, dont la parcelle expérimentale du Cirad à Parakou en Guyane.
La décomposition du bois mort impacte le cycle du carbone
Nous le savons depuis longtemps à présent, les forêts jouent un rôle majeur dans le cycle du carbone. En effet, elles sont le principal puits de carbone terrestre, carbone qu’elles emprisonnent. Mais 8 % de leur stock de carbone se trouve dans le bois mort.
Or, le bois mort étant voué à se décomposer, une partie du carbone est alors rejetée dans l’atmosphère. Si le climat influe fortement sur les processus de décomposition du bois, il n’est pas le seul acteur dans le cycle global du carbone. Les micro-organismes, les champignons notamment, et les insectes sont également d’importants protagonistes.
Les termites sont essentiels au bon fonctionnement des écosystèmes
Si le régime alimentaire des termites est une contrainte pour les humains, il est néanmoins bénéfique pour la planète ! À l’échelle mondiale, les insectes sont à l’origine de 29 % de la décomposition du bois mort. Cela est d’autant plus vrai dans les forêts tropicales. Plus la décomposition du bois mort est rapide et moins il y a de rejet de carbone dans l’atmosphère.
Mais l’étude a démontré que les termites étaient également bien plus efficaces que les autres insectes et champignons dans les régions chaudes et arides où le taux d’humidité est relativement faible. En effet, ils ont adapté leurs mécanismes de survie pour résister à des niveaux d’humidité plus faibles, en creusant vers les nappes phréatiques, en formant d’importantes cheminées pour faire circuler l’air et évacuer le CO² ou en élevant des champignons pour dégrader la matière organique à leur place.
Ces insectes si mal aimés sont donc devenus très efficaces dans les forêts saisonnières, les savanes et les déserts subtropicaux.
Les termites viennent au secours des humains face au réchauffement climatique
En raison du changement climatique, les zones chaudes et arides vont s’étendre. Mais fort heureusement, nous pourrons alors compter sur les termites pour mener à bien leur rôle d’accélérateur de décomposition du bois mort !
Car, en effet, sans leur travail de décomposition, de broyage et de fragmentation de la matière organique, nous accumulerions des déchets de grande taille beaucoup plus longs à se dégrader, y compris avec des conditions climatiques favorables.