Considérée comme l’ennemi de l’athlète et de la performance, les crampes et les courbatures sont la hantise du sportif. Mais d’où viennent ces douleurs violentes qui nous fusillent en plein effort ? Et quelle est la cause de ses cousines, les courbatures ?
Les crampes apparaissent au court d’un effort prolongé, rarement à la suite d’un effort violent. Mais elles peuvent également être liées à une mauvaise position du muscle pendant cet effort. Elles sont une contraction violente, douloureuse et involontaire du muscle. On en distingue plusieurs causes probables :
Une carence ionique.
Le mouvement des muscles est réalisé par la contraction de fibres à l’intérieur des cellules du muscle. Celle-ci se fait grâce à des échanges ioniques, principalement les ions potassium, sodium magnésium et calcium. En cas de déficit de ces ions dans la cellule, les crampes apparaissent. Ce déficit, ou déséquilibre dans les échanges d’ions au coeur de la cellule peut avoir plusieurs causes : la déshydratation, l’augmentation de la température au sein du muscle ou encore une mauvaise alimentation.
L’acide lactique.
Une autre cause probable de ces crampes est l’accumulation de déchets de la fabrication d’énergie au sein du muscle et principalement d’acide lactique.
Lors d’un effort normal, comme la marche ou un exercice sportif mesuré auquel nous sommes préparés correctement, les mitochondries fournissent aux cellules l’énergie nécessaire à l’effort grâce à un mécanisme appelé respiration cellulaire. Cette réaction nécessite de l’oxygène et l’un des déchets de cette réaction est l’acide lactique. Comme la nature est bien faite, l’acide lactique est ensuite réutilisé dans le métabolisme.
Si l’effort est intense et prolongé, les cellules risquent de manquer d’oxygène et dans ce cas, pour produire de l’énergie, elles vont réaliser une autre réaction appelée fermentation cellulaire. Cette réaction produit beaucoup plus d’acide lactique et celui-ci s’accumule dans le muscle. C’est cette accumulation qui rend le muscle de plus en plus rigide et rend l’effort plus difficile, s’accompagnant d’une sensation de fatigue. De plus, l’augmentation de la quantité d’acide lactique dans la cellule perturbe la libération de calcium : s’en suit alors la crampe.
L’acide lactique est également responsable du second ennemi de l’effort, les courbatures. En effet, en cas d’effort prolongé, tout le monde a déjà ressenti, le lendemain, ces douleurs diffuses que l’on appelle courbatures. Elles disparaissent généralement au bout de deux à trois jours ou plus rapidement si l’on boit beaucoup avant, pendant et après l’activité physique. Encore une fois c’est l’accumulation d’acide lactique qui est à l’origine de cette raideur musculaire. En s’hydratant, on aide l’organisme à l’évacuer plus facilement. Mais il ne faut pas confondre ces courbatures avec celles qui s’accompagnent de fièvre ou de nausées. Ces dernières ne sont pas du à un effort physique, mais sont le symptôme d’une infection comme une grippe, une angine ou toutes autres maladies. Dans ce cas, c’est l’inflammation des ganglions qui est à l’origine des douleurs musculaires.
Pour finir avec les petites joies du sport, un mot sur les points de coté. Très mal connus, ils sont vraisemblablement causés soit par une crampe du diaphragme ou des muscles intercostaux, soit par la fermentation des gaz dans le tube digestif (raison pour laquelle il est déconseillé de courir juste après avoir mangé).
En conclusion, on serait donc tenté de dire que l’acide lactique est l’ennemi du sportif et de ses muscles. Il semblerait que les choses ne soient pas si simples. En effet, des études en cours démontreraient que cet acide est également un dopant musculaire. Quoiqu’il en soit, des remèdes existent et sont à la portée de tous s’échauffer avant l’effort et s’hydrater régulièrement. Pour les courbatures, si elles sont trop fortes, certains conseillent de prendre en plus un peu d’aspirine.